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Hydrocarbures

Le baril sous 50 dollars : l’industrie pétrolière américaine perturbe la stratégie de l’OPEP

Par Oussama Nadjib 13 mars 2017

 

L’impact de la réduction de la production décidée par l’OPEP et ses partenaires tend à être effacé par les tendances de l’industrie pétrolière aux Etats-Unis où les stocks sont en hausse. Avec un regain d’enthousiasme pour le pétrole de schiste.

 

 

 Les prix du pétrole ont connu une fin de semaine difficile avec une baisse de 8% entre mercredi et jeudi pour le Brent, à 51,50 dollars à la Bourse de Londres. A New York, il est franchement passé sous la barre symbolique des 50 dollars.   La cause directe de cette baisse est l’annonce d’une progression plus forte que prévu des stocks américains de pétrole : plus de 8,2 millions de barils en une semaine.

«Si l’on ajoute (à ce chiffre) leurs réserves stratégiques (des Etats-Unis), une telle quantité ne peut avoir qu’un impact à la baisse sur les cours de l’or noir», a déclaré à l’AFP Francis Perrin, spécialiste des questions énergétiques et directeur de la revue Pétrole et Gaz arabe.

 Pour lui, il n’y a pas de doute, la baisse de la production pétrolière de l’Opep (organisation des pays exportateurs de pétrole) et de ses partenaires dès janvier dernier est mise à rude épreuve et pas seulement à cause de la remontée des stocks américains, mais aussi en raison du regain d’enthousiasme pour le pétrole de schiste aux Etats-Unis.

 L’on s’attend, en effet, à ce que les compagnies américaines atteignent, en 2017, une production de 300.000 barils par jour, après un ralentissement des investissements principalement dû à la baisse des prix du pétrole, le schiste plus couteux à l’extraction, étant plus sensible aux fluctuations des prix.

La réduction de la production de 1,8 millions B/J « insuffisante »

 Concernant la réduction de la production de 1,8 millions de barils par jour décidée, mais pas encore entièrement atteinte, par l’Opep et ses partenaires, Francis Perrin estime que cette mesure n’a pas été suffisante. Il constate que désormais «d’autres facteurs sont venus impacter les prix ».

 Les membres de l’Opep qui n’avaient pas exclu la possibilité de reconduire l’accord de réduction de leur production au-delà de la date limite de juin 2017 pourraient désormais envisager la chose plus sérieusement. La réunion de l’Opep prévue en mai prochain sera, sans doute, largement consacrée à cette question.

 «La chute des prix depuis 2014 a poussé les compagnies pétrolières à revoir leurs investissements de production à la baisse. Le secteur étant très cyclique, l’impact de cette baisse des investissements devrait se faire sentir autour de 2020. Et si jamais l’économie, et donc la consommation de pétrole, reprend sa croissance, cela pourrait faire flamber les prix», observe Alexandre Andlauer, analyste au cabinet AlphaValue.  

 Même son de cloche chez l’Agence internationale de l’énergie (AIE) qui a mis en garde dans un rapport rendu public le 7 mars dernier contre un risque de pénurie dans l’offre de pétrole à partir de 2020 du fait de la baisse enregistrée dans les investissements depuis 2015 consécutivement à la chute des prix entamée en 2014.

 Selon l’AIE, les Etats-Unis seront à l’origine de la croissance de l’offre avec une augmentation de la production de pétrole de schiste de 1,4 million de barils par jour (bpj) d’ici 2022, même si les prix restent autour de 60 dollars le baril.

 

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