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Le duel entre les islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD) et le Parti Authenticité et Modernité (PAM), présenté comme proche du Roi, anime la campagne électorale, qui prendra fin jeudi, à la veille du scrutin.
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Les secondes Ă©lections lĂ©gislatives marocaines ââpost-Printemps arabeââ auront lieu en moins de 48 heures. Selon les chiffres du ministĂšre de lâIntĂ©rieur, les 15,702 millions dâĂ©lecteurs, dont 45% de femmes, vont voter pour dĂ©signer les 395 nouveaux dĂ©putĂ©s sur une liste de 6992 candidats. Mais, sur les 395 ââĂ©lusââ, il y aura 90 siĂšges rĂ©servĂ©s pour ââla liste nationaleââ, qui comprend les femmes et les jeunes, ce qui ouvre la voie Ă une guerre fĂ©roce pour les 305 ââvraisââ siĂšges Ă pourvoir par les 27 partis en plus des ââsans appartenance politiqueââ (SAP).
A Rabat-ville ou Ă SalĂ©, sa sĆur jumelle sur les rives du Bou-Regreg, rien nâindique quâil y a des Ă©lections dans le pays, hormis quelques panneaux publicitaires appelant les Ă©lecteurs Ă ââeffectuer leur devoir Ă©lectoralââ. ââIci, les Ă©lections passent presque inaperçuesââ, explique Jaouad, qui ajoute que ââce nâest pas la mĂȘme ambiance dans les villages de lâintĂ©rieur, oĂč on est proche des candidatsââ.
La presse, qui suit de prĂšs la campagne Ă©lectorale, nâhĂ©site pas Ă prendre position, celle dite ââindĂ©pendanteââ affichant ses prĂ©fĂ©rences pour le parti qui monte, le Parti AuthenticitĂ© et ModernitĂ© (PAM), vainqueur des derniĂšres Ă©lections communales de septembre 2015 et arrivĂ© troisiĂšme lors des âârĂ©gionalesââ. Cette fois-ci, le duel avec le Parti de la justice et du dĂ©veloppement (PJD, islamiste), qui dirige actuellement le gouvernement, est plus fĂ©roce, mĂȘme si les outsiders comme les libĂ©raux du Rassemblement national des IndĂ©pendants (RNI), les nationalistes de lâIstiqlal et les socialistes de lâUnion socialiste des forces populaires (USFP) veulent rester dans la course. Et cela promet dâĂąpres batailles dans les 92 circonscriptions Ă©lectorales, en particulier dans les grandes circonscriptions oĂč les tĂȘtes dâaffiche des partis favoris croiseront le fer avec dâautres leaders, en particulier Ă Tanger, Ă Rabat-OcĂ©an et SalĂ©-ville, Casa-Anfa, TĂ©touan ou Ă El Hoceima, dans le Rif. Le chef du gouvernement sortant et tĂȘte de liste du PJD, Abdelilah Benkirane, aura, quant Ă lui, la partie facile dans son fief de SalĂ©-ville face Ă lâex-maire Mouvement populaire (MP) de la ville, Driss Sentissi, lâistiqlalien Hamid Ould Errachid, et le RNâiste Nouredine Lazrak.
Ces Ă©lections ne sont pas encore pliĂ©es, mĂȘme si des bruits courent sur une possible victoire du PAM, dans une sorte de vote-sanction contre le gouvernement dâAbdelilah Benkirane, dont le mandat aura Ă©tĂ© entachĂ© de promesses sociales non tenues envers les syndicats et dâune croissance Ă©conomique molle.
1410 listes
Selon le ministĂšre de l’IntĂ©rieur, il y a 1.410 listes de candidatures pour ces Ă©lections lĂ©gislatives, avec 6.992 candidats. LâIstiqlal, le PAM et le PJD ont dĂ©posĂ© 92 listes chacun, couvrant ainsi 100% des circonscriptions. LâUSFP a prĂ©sentĂ© 91 listes (98,9% des circonscriptions), le Parti du progrĂšs et du socialisme (PPS, ex-communiste) et lâalliance des partis de la FĂ©dĂ©ration de la gauche dĂ©mocratique ont prĂ©sentĂ© 90 listes chacun (97,8% des circonscriptions).Â
Le Rassemblement national des indĂ©pendants (RNI) a prĂ©sentĂ© 84 listes (91,3 %), le MP 78 listes (84,8%), lâUnion constitutionnelle (UC) 72 listes (78,3%), le Front des forces dĂ©mocratiques (FFD) 69 listes (75%), le Mouvement dĂ©mocratique et social (MDS) 66 listes (71,7%) et lâAlliance Al Ahd et du renouveau 49 listes, soit 53,3% des circonscriptions.
Une quinzaine dâautres partis ont couvert, quant Ă eux, moins de 50% des circonscriptions.
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