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Gel de la production pétrolière : l’Arabie saoudite fait un pas en avant et un autre en arrière

Par Yazid Ferhat 6 mars 2016
Ali al-Nouaïmi, ministre saoudien du Pétrole dont le pays est chef de file de l'OPEP

L’Arabie Saoudite part aux négociations sur le gel de la production pétrolière toute en affirmant ne pas projeter de réduire ses quotas de production. Une attitude basée sur ses intérêts  qui ne font aucune différence entre les grands producteurs hors-Opep et les producteurs les plus vulnérables de l’Opep.  

 

Le deuxième sommet des producteurs Opep- Extra Opep, pourrait avoir lieu entre le 20 mars et le 1 avril, a informé ce 06 mars l’agence russe Ria Novosti. L’Arabie Saoudite, la Russie, le Venezuela et le Qatar, qui ont décidé le 17 février dernier de geler leur production au niveau de leur moyenne du mois de janvier, doivent se réunir une seconde fois pour limiter les quantités de barils à geler. Si la période de cette rencontre est délimitée, le lieu  n’est pas encore fixé. Moscow s’est dit le 04 mars disposée à accueillir la rencontre, mais aucun accord n’a été donné pour l’heure par les principaux participants,  lesquels étudient la possibilité de l’organiser au Qatar ou en Autriche. 

Le Qatar se chargerait de contrôler le respect de ce gel au niveau de la production de ces pays, selon les déclarations du ministre du pétrole nigérian Emmanuel Kachikwu, rapporté aujourd’hui par Bloomberg.  Les producteurs non-OPEP Mexique et le Sultanat d’Oman pourraient être conviés à cette réunion selon plusieurs médias internationaux, lesquels signalent l’absence de l’un des plus grands acteurs du marché pétroliers, à savoir les représentants de l’industrie américaine du schiste. 

Ne pas s’attendre  à ce que Riadh respecte  ces accords de gel de production

L’Arabie Saoudite qui a affiché une  volonté « soudaine » de geler une partie de sa production pour permettre la réanimation du marché pétrolier, s’est rétracté le 05 mars. Le chef de sa diplomatie Adel Al Jubair a affirmé depuis Paris, que son pays maintiendra toute sa part de production, en estimant que les prix vont reprendre progressivement dans les prochains mois. A quoi joue alors cette monarchie pétrolière qui- forte de ses 10 millions de barils/jours, règne en maitre sur le marché du brut ?  «  Pourquoi l’Arabie Saoudite veut s’engager dans une politique de reprise des prix, alors que sa stratégie commence à donner ses fruits ? », s’interrogent des spécialistes de Bloomberg sur cet engagement de gel de production  réaffirmé aujourd’hui par Riadh. « L’Arabie Saoudite ne veut nullement que les prix du brut reprennent, cependant, elle ne voudrait pas se montrer sourdes aux appels des membres les pus fragile de l’Opep. Cette organisation pétrolière reste une organisation importante pour l’Arabie Saoudite, qui continue à valoriser un semblant d’unité au sein de l’Opep », estiment ces spécialistes. Ces derniers nuancent  en considérant que «  la stratégie pétrolière saoudienne est basée sur son propre intérêt. Elle  perçoit la croissance rapide du schiste américain et d’autres huiles à coût élevé comme  une menace stratégique à long terme.  De ce fait, sa politique actuelle ne fait aucune distinction entre les producteurs de pétrole à coût élevé en dehors de l’OPEP et ceux à l’intérieur du groupe y compris les plus vulnérables tels que le Venezuela et l’Angola ». Enfin les spécialistes de cette agence économique et financière américaine invitent les observateurs à ne pas s’attendre  à une observation vigoureuse de ces accords de gel de production de la part du royaume saoudien, d’autant plus que celui-ci vient d’exclure toute réduction de production.

L’Arabie Saoudite  augmente le prix du pétrole pour l’Europe et l’Asie et baisse celui destiné aux USA

Dans ce contexte, le royaume saoudien  a décidé le 02 mars, d’augmenter  de 0,25 dollar son baril  vendu à l’Asie, et  de  0,35 dollar son baril vendu à l’Europe (livraison en mai), cependant, le prix du baril destiné aux Etats Unis baissera de 0,20 à 0,30 dollar pour avril. Aujourd’hui, le baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en mars a frôlé les 39 à 16h (heure d’Alger), au cours d’échanges européens à Londres. Le cour du baril du Light Sweet Crude (WTI) pour livraison en avril, affiche 36,32 dollars à la bourse New York, (Nymex), gagnant 1.75 cent par rapport à la clôture d’hier.

 

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