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Hydrocarbures

ProcĂšs Sonatrach1 : Zerguine Ă©voque le rĂŽle « douteux » de Spie Capag dans l’octroi du GK3 Ă  Saipem

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 Le projet GK3 remportĂ© par Saipem Ă  des prix jamais appliquĂ©s par sonatrach, aurait pu ĂȘtre annulĂ© par Zenasni ou toutes autres structures supĂ©rieures. Il n’était nullement urgent et a d’ailleurs Ă©tĂ© un Ă©chec, selon l’ancien PDG de Sonatrach Abdelhamid Zerguine. 

 

L’ancien PDG de Sonatrach Abdelhamid Zerguine, a Ă©tĂ© entendu, hier soir comme tĂ©moin, par le tribunal criminel prĂšs la Cour d’Alger dans l’affaire Sonatrach1. Il commence son audition par des Ă©loges Ă  l’endroit de Ameur Zenasni, l’ancien Vice prĂ©sident chargĂ© de la Direction des transports par Canalisation, poursuivi pour  association de malfaiteurs et corruption entres autres. Ameur Zenasni Ă©tait le signataire du projet du gazoduc GK3 avec Saipem pour une valeur de 585 millions de dollars et qui, d’aprĂšs certains tĂ©moignages, Ă©tait contraint de le faire. « Ameur Zenasni fait parti des grands techniciens de Sonatrach », reconnait M. Zerguine.

Le projet de GK3 valait le tiers de son prix

« J’ai trouvĂ© les prix de l’offre du projet GK3 bizarres ! Le prix du mettre linĂ©aire Ă©tait de 6,32 dollars, ce qui nous aurait donnĂ© un projet Ă  300.000 dollars le km, soit le tiers du prix de 1,2 million de dollars annoncĂ©. Ce prix est encore loin des 2millions le km proposĂ©s par Saipem », explicite M. Zerguine, en rappelant que Sonatrach n’avait jamais cĂ©dĂ© un projet Ă  plus de 350.000 dollars le Km aussi bien dans le nord que dans le sud du pays. L’ancien PDG de Sonatrach tient Ă  Ă©voquer le cas du gazoduc reliant Reggane Ă  Hassi R’mel en passant par Krachba, que sont en train de rĂ©aliser les entreprises nationales Cosider et ENAC pour 950.000 dollars, et qui sera rĂ©ceptionnĂ© prochainement. « AprĂšs les contrats Ă  l’origine de ce procĂšs, Sonatrach n’a plus octroyĂ© de projets de rĂ©alisation de gazoduc Ă  des entreprises Ă©trangĂšres », a-t-il affirmĂ©. 

M. Zerguine compare les prix du GK3, Ă  ceux du GK1 et  GK2 rĂ©alisĂ©s dans la mĂȘme zone, et oĂč le nombre de soumissionnaires Ă©taient nettement plus Ă©levĂ©: 120 soumissionnaires pour le premier, 16 pour le deuxiĂšme et 2 (Saipem et Spie Capag) pour le troisiĂšme. Pour ce dernier cas, Abdelhamid Zerguine a exprimĂ© son incomprĂ©hension quant Ă  la nature de la relation entre les deux entreprises soumissionnaires. « Si le prix du mĂštre linĂ©aire appliquĂ© Ă  l’international Ă©tait de 6,32 dollars, celui  proposĂ© par Saipem Ă  40 dollars Ă©tait excessif. Je ne comprends pas comment Spie Capag ait pu aller au-delĂ  de 40 dollars, pour que Saipem soit le moins disant,  chose qui est inimaginable partout dans le monde ! Je ne sais pas ce qui s’est passĂ© entre les deux entreprises, un deal ou autre chose. Mais ce qui s’est produit est trĂšs douteux !», s’est –il exclamĂ©.  Le projet GK3 ne prĂ©sentait aucun caractĂšre d’urgence, selon lui. « Le projet du gazoduc GK3 n’était pas urgent. Et ceux qui disent qu’il l’était sont priĂ©s de nous expliquer oĂč se situe l’urgence », a-t-il rĂ©clamĂ©.

Il y avait toutes les possibilités pour que le contrat soit annulé

La commission financiĂšre chargĂ©e d’évaluer les offres retenues par la commission technique avait la possibilitĂ© d’annuler le contrat. Si tel ne fut pas le cas, le maitre Ɠuvre avait les prĂ©rogatives de le faire. Mais lĂ  il y avait deux cas de figure, soit on annule le projet en assumant toutes les consĂ©quences, soit on exĂ©cute, et on rejette la responsabilitĂ© sur nos supĂ©rieurs. Je n’étais pas dans la position de Zinasni, je ne peux pas Ă©mettre de jugement sur son choix. Je peux juste attester de sa compĂ©tence », relativise M. Zerguine. Et d’ajouter : « Toute autre structure supĂ©rieure avait la possibilitĂ© d’annuler le contrat une fois le risque prouvĂ©. Au lieu de cela, le PDG de l’époque M. Meziane, s’est contentĂ© d’envoyer une missive Ă  M. Zenasni lui demandant de nĂ©gocier  le marchĂ© Ă  12% ».

GK3 a Ă©chouĂ© … par l’échec des nĂ©gociations sur Galsi

« La finalitĂ© du projet GK3 Ă©tait l’exportation, Ă  l’instar de celle du projet Med Gaz,  mais nous n’avons malheureusement pas vu d’exportation jusqu’à aujourd’hui », rappelle Abdelhamid Zerguine  en notant que ce projet a mĂȘme Ă©tĂ© disqualifiĂ©. L’échec du projet est dĂ», d’une part, Ă  son non aboutissement et Ă  sa disqualification, et d’autre part Ă  l’échec des nĂ©gociations sur le projet Galsi (gazoduc sous-marin devant relier l’AlgĂ©rie Ă  l’Europe via la Sardaigne), entre les deux parties. « Nous ne sommes toujours pas arrivĂ©s Ă  un terrain d’entente entre la partie algĂ©rienne et italienne. Je peux dire que tout cet investissement lĂ  Ă©tait un cuisant Ă©chec », a-t-il regrettĂ©.