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Algérie

Déterminer si un produit est éligible au crédit à la consommation n’est pas de la responsabilité du client et se fera « en amont » (ABEF)

Par Yacine Temlali 15 septembre 2014
Le crédit à la consommation ne bénéficiera plus qu’au produit national.

Le gouvernement entend autoriser à nouveau le crédit à la consommation en le limitant au « produit national ». Mais comment identifier un produit national ? Selon Abderrezak Trabelsi, délégué général de l’Association des banques et établissements financiers, le choix est entre deux critères: le lieu de production et le taux d’intégration.

 

 

Le casse-tête du retour au crédit à la consommation a trouvé un début de solution sur le terrain de l’identification du produit éligible au financement. Selon M. Abderrezak Trabelsi, délégué général de l’Association des banques et établissements financiers (ABEF), le consommateur « n’aura pas à prouver » que le produit qu’il veut acheter est éligible au financement. L’opération se fera en amont suivant des formules actuellement à l’étude, a-t-il déclaré au cours d’une émission de radio. Pour l’heure, deux formules sont à l’étude, a-t-il expliqué. L’une est liée au taux d’intégration, l’autre au lieu de fabrication.

Le crédit à la consommation a été supprimé après une explosion des achats de produits importés. Les pressions convergentes de différents groupes d’intérêt ont poussé le gouvernement à le réhabiliter, en le limitant, toutefois, au « produit national », ce qui suscite un casse-tête bureaucratique : comment identifier un produit national ?

Le choix serait imminent pour un retour du crédit à la consommation en 2015. Entretemps, il faudra moderniser la centrale des risques pour qu’elle intègre la surveillance de l’endettement des ménages, a préconisé M. Trabelsi. Quant aux banques, elles sont « totalement prêtes », a-t-il ajouté.

 

« Les conditions sont propices pour accélérer les réformes bancaires »

 

M. Trabelsi a aussi évoqué la réforme du secteur financier. « Les conditions sont propices pour accélérer les réformes », a t-il dit, promettant des résultats dans le domaine du paiement électronique « dans quelques mois ».

La réforme portera sur « le parachèvement de l’architecture du système de paiement », a affirmé le délégué général de l’ABEF selon qui Le développement du paiement électronique est une « question de mois », car « les conditions sont réunies ». La réforme permettra aussi d’«élargir la possibilité de financement de la PME », ainsi qu’une meilleure utilisation de l’épargne et un élargissement du réseau bancaire.

Ces actions sont devenues possibles grâce au travail mené pendant une « première étape », qui a notamment permis « l’assainissement des banques et l’élimination des déséquilibres structurels », ce qui a « débouché sur une situation macro-financière stable », avec « un endettement quasi nul ».

 

Boom du crédit au privé

 

L’impact de cette réforme sur l’économie sera déterminant, a estimé M. Trabelsi, car « les ingrédients sont réunis pour relancer la croissance », avec un système financier assaini et « un niveau d’inflation sous les deux pour cent ». D’ores et déjà, de premiers résultats sont enregistrés, avec des crédits aux entreprises privées qui ont bondi de 20% au premier trimestre 2014, pour s’élever à 2.427 milliards de dinars (24 milliards d’euros). Au total, les crédits à l’entreprise se sont élevés à 5.400 milliards de dinars (54 milliards d’euros), a indiqué le délégué général de l’ABEF.

M. Trabesli a déploré le niveau de la circulation fiduciaire qui reste élevée, à 27%, avec 2.900 milliards de dinars, malgré les progrès réalisés grâce à la politique de la Banque d’Algérie. Ce niveau, selon lui, n’est toutefois pas alarmant et est le même qu’en Tunisie.

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