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Maghreb

Le bilan du gouvernement Benkirane sous la loupe des députés de l’opposition

Par Yacine Temlali 5 mai 2014
Convaincre l'opposition de son

Dirigé depuis 2011 par les islamistes du Parti de la Justice et du Développement (PJD), le gouvernement marocain devra bientôt présenter devant les députés son bilan à mi-mandat. Un bilan marqué, selon l’opposition, par le recul de la croissance, le manque de visibilité économique, un dialogue social en panne sèche et un recul des libertés.

 

 

Un bilan à mi-mandat du gouvernement islamiste dirigé par Abdelilah Benkirane et une feuille de route pour le reste de la législature seront bientôt au menu d’une session spéciale du parlement marocain. Une session très attendue par les partis de l’opposition, dont l’Istiqlal, qui s’est retiré en mai 2013 de l’exécutif gouvernemental.

Le constat quant au bilan du gouvernement, du côté de l’opposition, est plutôt très négatif, avec des critiques portant sur le recul de la croissance, le manque de visibilité économique et un dialogue social en panne sèche. Des régressions au niveau du pouvoir d’achat et des libertés individuelles sont également relevées.

 

L’Istiqlal enfonce Benkirane

 

Milouda Hazeb, présidente du groupe parlementaire du Parti Authenticité et Modernité (PAM, réputé proche du Palais), qualifie de  »faible » le bilan de l ‘équipe Benkirane. Pour elle, celle-ci a été incapable d’honorer ses engagements pris devant le Parlement en janvier 2012.  »Un profond fossé sépare le discours des réalisations concrètes », a-t-elle déclaré à la presse il y a quelques jours.

Pour Abdelkader El Kihel, membre du comité exécutif de l’Istiqlal, le plus vieux parti marocain, le bilan du gouvernement PJD’iste’ est globalement négatif.  »90% du temps gouvernemental est consacré aux nominations, sans vision claire », a-t-il jugé, cité par Le Matin. Et d’ajouter:  »Aucun plan stratégique n’a été établi par le gouvernement » et  »l’empreinte gouvernementale est absente aux niveaux économique et social ». Pis, pour lui, l’équipe Benkirane  »manque de vision claire et  »heureusement que la clémence du ciel existe pour sauver les saisons agricoles ».  »En toute objectivité, ce gouvernement ne peut se targuer d’aucune réalisation concrète », a-t-il conclu.

Pour les Istiqlaliens, il faut que le gouvernement  »rectifie au plus vite le tir » avec une urgence pour  »la mise en place de mesures visant la protection du pouvoir d’achat des citoyens ». Pour les partis d’opposition d’obédience plus franchement libérale, il faut que qu’il entame les réformes promises, dont celles de la Caisse de compensation, de la Caisse des retraites et du régime fiscal.

 

Sérénité PJDiste

 

En face, les  »PJD’istes » restent sereins. Pour le président du groupe parlementaire du PJD à la Chambre des représentants (chambre basse du Parlement), Abdellah Bouanou, le bilan du gouvernement est globalement positif. Il en veut pour preuve les rapports encourageants de son point de vue des institutions de Bretton Woods sur l’économie marocaine. Les défis sont énormes, reconnaît-il, mais  »l’expérience a montré que le gouvernement avait les compétences pour les relever », a-t-il indiqué dans des déclarations à la presse.

 »Le bilan des deux premières années de l’action est positif à bien des égards », renchérit, de son côté, Mustapha El Khalfi, porte-parole du gouvernement Benkirane.  »Un travail important a été, en outre, fait pour le renforcement de la couverture sociale, la solidarité, la lutte contre la pauvreté et la vulnérabilité », a-t-il ajouté dans une déclaration au quotidien Le Matin.

En dépit de cette assurance l’exercice sera éprouvant pour le chef de l’exécutif devant des parlementaires de l’opposition qui l’attendent sur plusieurs dossiers sociaux et économiques urgents. Depuis 2012, la croissance est restée modeste, à moins de 4%. Le déficit budgétaire est à plus de 4% et le taux de chômage officiel de 9 à 10% en moyenne annuelle depuis l’arrivée du PJD au pouvoir, à l’issue des élections législatives de 2011, organisées après une révision de la Constitution décidée dans la foulée des révoltes du  »Printemps arabe ».

 

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