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Abderrahmane Hadj Nacer à La Nation: « Les banques islamiques fonctionnent dans l’informel »

Par Salim Benalia 13 février 2021

L’ancien Gouverneur de la Banque d’Algérie, Abderrahmane Hadj Nacer, qui est également l’un des premiers fondateurs de la Banque islamique dans le monde, affirme que la finance islamique n’existe pas car il n’existe pas de monnaie islamique. C’est du moins ce qu’il confie au journal algéien La Nation.

Hadj Nacer, explique tout de go : « D’abord, pour qu’il y ait une banque islamique, il faut une monnaie islamique. Parce que s’il n’y a pas de monnaie islamique, on ne peut pas construire un système de financement islamique. Aujourd’hui, toutes les monnaies se réfèrent au dollar dont le prix est fixé par son taux d’intérêt et celui-ci n’obéit pas à des critères compatibles avec le Coran. » Ainsi, Hadj Nacer, définit, dans un entretien qu’il accorde à la même publication, les concepts et remets les qualificatifs à leur juste place.

Il rappelle le principe authentique de la finance islamique bien comprise, lequel exclut le risque et la spéculation. Hadj Nacer prête, néanmoins, à la finance islamique telle qu’il la conçoit, l’avantage d’être la finance la plus moderne qui soit car elle exclut l’usure et préconise le risque partagé. Selon lui, la finance islamique rejette donc le principe de garantie, soit le contraire des pratiques en cours, telles qu’avancées jusque, là par les banques implantées en Algérie et qui se revendiquent du titre de banques islamiques.

Ces banques fonctionnent dans l’informel car non structurée par une banque centrale internationale qui les supervise. Laisse entendre Hadj Nacer. Il rappelle qu’en Algérie, dès le début des années 1980, s’est développé une espèce de pratique religieuse très primaire, très simpliste issue de la « mésinterprétation » salafo-wahhabite où les gens considéraient que le taux d’intérêt était l’usure (Riba), et estimaient que tout intérêt était haram.

A en croire Hadj Nacer la création de la première banque islamique en Algérie, en l’occurrence El Baraka Bank, obéissait à des critères purement populistes, car dictée par une demande commerciale fortement influencée par le wahabisme rampant, et ressentie durant les années 1990 et 1992.
Devant le résultat d’une arabisation brutale et l’islamisation wahabisée, il n’y avait pas de moyens de discuter avec la population d’où le fait que l’Algérie a décidé d’agréer une banque islamique pour faire face à une demande commerciale en 1991-92. El Baraka était la première banque agréée en tant que banque dans le monde arabo-musulman. Rappelle enfin Hadj Nacer.

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