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Proposition de financement du déficit de la CNR via la taxation des médicaments : SNAPO, ADPHA et UNOP s’indignent !

Par Maghreb Émergent 16 juin 2020
Messaoud Belambri, président du SNAPO.

Le Syndicat et associations professionnelles du secteur pharmaceutique national, SNAPO, ADPHA et UNOP, publient un communiqué dans lequel ils expriment leur opposition vis-à-vis de propos tenus dernièrement par le Directeur général de la Caisse nationale des Retraites (CNR), incitant à la taxation, entre autres, des médicaments pour tenter de résorber le déficit de la CNR.

« Nous, syndicat et associations professionnelles du secteur pharmaceutique national, avons été profondément affectées par les déclarations publiques du Directeur général de la Caisse nationale des Retraites (CNR) qui a estimé que le financement du déficit structurel de cette institution devrait être assuré par une taxation à appliquer au médicament, au tabac et aux produits alcoolisés.

Nous estimons que ce type de propositions relève d’une approche tout à fait inacceptable et injuste, parce qu’elle consiste à regarder l’industrie pharmaceutique nationale comme une activité rentière et source de profits indus, alors qu’au moment même le gouvernement lui-même considère qu’elle revêt un caractère sensible et stratégique.

Faut-il rappeler au directeur de la CNR que notre filière industrielle est l’une des très rares au sein de notre économie qui soit totalement régulée dans l’ensemble de ses segments, dont tous les prix pratiqués sont fixés directement par la puissance publique et dont les transactions sont réellement transparentes d’un bout à l’autre de la chaine de production et de distribution et échappent complètement aux pratiques de l’informel.

Aussi, le fait pour lui de considérer que c’est cette même industrie qui doit aujourd’hui être surtaxée pour les besoins de financements des déficits de gestion de son institution, relève d’une démarche inappropriée et d’un manque d’imagination. Il est vrai, en effet, qu’il est plus facile pour lui de penser à ponctionner une industrie performante et dont tous les comptes sont affichés publiquement et dans la transparence, plutôt que de suggérer d’aller prélever de la ressource dans toutes ces activités informelles qui gangrènent aujourd’hui l’économie nationale et dont les profits échappent à toute saisie fiscale.

Sa proposition nous parait d’autant plus regrettable qu’au moment où nos dirigeants au plus haut niveau s’attellent à relancer durablement le développement de l’industrie locale et alors même que notre industrie pharmaceutique a besoin d’être soutenue pour affronter les défis dans la maitrise du marché interne et ceux de l’exportation vers les marchés étrangers, une telle démarche reviendrait à la sanctionner à raison même de son succès et de ses performances. Au-delà de cette approche erronée, nous avons été, en tant que syndicat et associations professionnelles, réellement choqués de constater que le médicament, produit noble s’il en est ,et destiné à soigner la population, soit assimilé à des produits nocifs et dangereux pour la santé. Il est vrai que, du fait même de la politique nationale de santé publique à laquelle nous apportons modestement notre plein concours, nous sommes particulièrement fiers d’avoir, ne serait-ce qu’indirectement, contribué au cours des vingt dernières années à allonger la durée de vie de nos concitoyens.

Nous espérons que le directeur de la CNR ne nous reproche pas inconsciemment d’avoir participé, ce faisant, à la détérioration des équilibres de son institution. En tant qu’organisations citoyennes, nous n’ignorons pas que le déficit que connait structurellement la CNR depuis les cinq dernières années est un problème extrêmement grave et sérieux, par ses implications économiques et sociales, et qui interpelle la collectivité nationale dans son ensemble.Nous comprenons très bien que la solution d’un tel problème n’est pas à caractère technique et, de ce point de vue, la seule tâche qui soit effectivement attendue du responsable de cette institution, c’est de s’assurer que sa gestion soit aussi austère et efficace que possible et qu’elle ne génère pas de surcoûts inutiles.

Pour terminer, nous nous devons de souligner que la valeur de la consommation totale de la filière pharmaceutique, production nationale et importations comprises, représente l’équivalent de 400 à 450 Mds de DA: même si ce montant devait être prélevé dans son intégralité, il ne couvrira jamais les 600 à 700 Mds de DA de déficit annuel de la caisse nationale des retraites. C’est pourquoi nous en appelons tout un chacun au sens de la mesure et de la responsabilité.»

Alger, le 15 Juin 2020

SNAPO : Syndicat national algérien des pharmaciens d’officines

ADPHA : Association nationale des distributeurs pharmaceutiques algériens

UNOP : Union Nationale des Opérateurs de la Pharmacie

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