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Covid19 et choc pétrolier historique: le double défi à relever

Par Maghreb Émergent 22 avril 2020

Le recul historique du prix du pétrole sous l’effet conjugué de la crise sanitaire que connaît la planète et la guerre des prix que se sont livrés l’Arabie Saoudite et la Russie, a connu son apothéose ce Lundi 20 Avril 2020. Le pétrole américain a connu son prix le plus bas jamais enregistré de son histoire.

Pour expliquer ce qui s’est réellement passé, l’émission l’invité du CEE de Radio M a «accueilli» l’expert en énergie Mourad Preure. Pour lui, l’effondrement du prix du WTI (West Texas Intermediate, également connu sous le nom de Texas Light Sweet, est un type de pétrole brut utilisé comme standard dans la fixation du prix du brut et comme matière première pour les contrats à terme sur le pétrole auprès du New York Mercantile Exchange) coïncide avec l’arrivée à échéance des négociations des contrats à terme, livraison mai. 

Du pétrole à –38 dollars, sous l’effet de l’effondrement de la demande et de la saturation des stocks

Le pétrole s’achète par avance pour garantir les prix, et les contrats passés auparavant pour livraison en mai se terminent le mardi 21 avril. Ce qui a poussé les traders, représentant les investisseurs, à vouloir se débarrasser au plus tard la veille de leurs actifs  au profit d’acheteurs en mesure de prendre physiquement possession du pétrole, quitte à payer pour ça. Ainsi le baril a atteint le prix invraisemblable de – 38 dollars. Les courtiers ont donc payé ceux qui voulaient bien les débarrasser de cette marchandise devenue encombrante dans un marché super saturé. 

Cette situation est largement due au ralentissement généralisé de l’activité économique pour cause de confinement qui a cloué au sol tout le trafic aérien et paralysé l’essentiel des autres types de moyens de transport, sans compter le ralentissement de l’activité de millions d’usines pour cause de confinement. Mais l’autre raison est la saturation des capacités de stockage américain sous l’effet notamment de la production effrénée du pétrole de schiste qui fait des USA le premier producteur de pétrole au monde avec plus de 19 millions de barils jour.

Le Brent de la Mer du Nord, lequel détermine les prix en Europe et le prix du pétrole algérien, continue, dans de moindres proportions, sa chute. Il atteint Lundi son prix le plus bas depuis décembre 2001. Les analystes selon Preure prévoient un prix autour de 15 dollars, ou même moins, soit une perte de près de  80% de sa valeur depuis janvier 2020. L’invité  donne raison au Pr Chitour, ministre de l’enseignement supérieur, qui a déclaré qu’il n’y pas meilleure banque pour notre pétrole que notre sous-sol. Il est par conséquent recommandé à Sonatrach de ne pas brader son pétrole à un « vil » prix, en dessous de son coût de production.

Le double impact de la crise sanitaire et du prix du pétrole sur la croissance

A la question de savoir si l’Algérie a les moyens de sortir indemne de ce double choc, sanitaire et pétrolier, l’invité de Radio M pense que oui. Il considère que les 60 milliards de dollars de réserves de change peuvent servir à remettre en marche la machine économique, pour peu que « l’entreprise » soit au cœur d’un ambitieux plan de relance. Preur compte sur le « patriotisme économique » des algériens pour relever ce défi.

L’invité de la deuxième partie du CEE, Redha Amrani, expert en Industrie, partage l’avis de Mourad Preur quant à la préservation de notre pétrole. Il prévoit aussi que la situation actuelle va avoir un impact sérieux sur le taux de croissance de l’économie pour 2020, qui sera certainement négatif. Mais il partage l’optimisme du premier invité et table sur une reprise significative de l’économie mondiale et de l’économie nationale pas plus tard qu’au cours de 2021, avec un redressement du cours du pétrole. Il pense par ailleurs que la conjoncture de crise actuelle devrait pousser Sonatrach et Sonelgaz, entre autres,  à prospecter sur le marché international des opportunités d’achat d’actifs d’entreprises innovantes en difficulté. De telles opérations, selon lui, permettraient l’acquisition de savoir faire technologique à moindre prix. Est-ce opportun, au rythme auquel fondent nos réserves de change ? Il en est convaincu. Pour rappel, l’Etat algérien a refusé la recommandation d’experts visant à la création d’un fonds d’investissement pour réaliser ce type d’opérations lors de la crise de 2008, avec des réserves de change dépassant les 200 milliards de dollars.

Abdenour Haouati

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