M A G H R E B

E M E R G E N T

Á la une

Algérie : « Le CNI agit en contradiction avec ses missions » (économiste)

Par Amar Ingrachen 8 janvier 2019
image réunion

On ne promeut pas les investissements économiques en les soumettant à des autorisations administratives, assure l’économiste.

A quoi sert le Conseil National d’Investissement (CNI) ? Officiellement, « l’action de ce conseil s’exerce  en matière de décisions stratégiques relatives à l’investissement et en matière d’examen des dossiers d’investissement présentant un intérêt pour l’économie nationale. » Autrement dit, il incombe à ce Conseil de décider  si tel ou tel projet dont le coût dépasse le milliard de dinars est bon ou non pour l’économie puisque tous les investissements qui dépassent ce seuil en coût doivent en recevoir l’aval avant d’être mis en place.  

Or, ce procédé est considéré aussi bien par les hommes d’affaires que par certains économistes comme étant une manière sournoise de bloquer les investisseurs qui ne sont pas dans les bonnes grâces du système.  

« Au départ, ce Conseil a été créé pour accompagner les investissements en faisant respecter la règle 51/49, en vérifiant le droit de préemption dans le cas où une entreprise étrangère venait à quitter le pays et, enfin, en vérifiant la balance devise. Par la suite, il lui été assigné la mission d’accorder des avantages aux investisseurs en fonction de la nature de leurs investissements et de leur impact sur le pays. Or,  aujourd’hui, tous les investissements dont le coût dépasse un milliard de dinars doivent avoir son aval, ce qui n’obéit à aucune logique économique. On ne promeut pas les investissements économiques en les soumettant à des autorisations administratives.  Cet assujettissement de l’investissement à une autorisation est une contradiction flagrante dans la politique nationale d’investissement», nous explique Brahim Guendouzi, économiste.

Il considère que « le CNI agit en contradiction avec ses missions ».  En effet, il est économiquement « illogique» qu’un investissement, quel qu’il soit, se soumette à une autorisation d’autant que l’article 43 de la Constitution consacre la liberté d’investissement et de commerce.

« Le CNI ne peut exprimer une réserve que sur les retombées écologiques ou attentatoire à l’ordre public et à l’intérêt générale de la nation d’un investissement. Or, de telles éléments sont soumis à une réglementation claire et ils concernent tous les investissements, pas seulement ceux dépassant un milliard de dinars », explique encore M. Guendouzi.

Cette mise de l’économie sous la botte de l’administration est aux antipodes de l’objectif assigné au Conseil National d’Investissement qu’est la promotion des investissements présentant un intérêt pour l’économie nationale. Pire, elle fragilise l’attractivité du pays en en étouffant davantage le climat des affaires, et prive l’Algérie de plusieurs projets d’investissement qui attendent depuis des années le sésame du CNI.

ARTICLES SIMILAIRES

Á la une Actualités

France–Algérie : les demandes chutent de 24 %, un visa sur trois refusé

Sur les neuf premiers mois de 2025, les demandes de visas français déposées en Algérie se sont contractées de 24 % par rapport à la même période de 2024, entraînant… Lire Plus

Actualités Économie

L’Algérie emprunte 747 millions d’euros à la BAD pour boucler le rail vers le Sud

Un mois après avoir affiché sa disponibilité, la Banque africaine de développement, passe à l’acte. Elle vient d’accorder à l’Algérie un prêt de 747 millions d’euros destiné à financer la… Lire Plus

Á la une Actualités

Algérie–Tunisie : 25 accords signés, un partenariat qui cherche encore son impact économique

La 23ᵉ session de la Grande Commission mixte algéro-tunisienne, tenue au Palais du gouvernement à La Kasbah, à Tunis, a donné lieu à une séquence diplomatique peu commune. Sous la… Lire Plus

Á la une Actualités

750 euros en 7 jours : la tentation risquée d’un retour clandestin en Algérie

L’allocation touristique, instaurée pour permettre aux Algériens de voyager à l’étranger, se transforme progressivement en instrument de fraude et de spéculation sur la devise. Depuis l’introduction du droit de change… Lire Plus

Á la une Actualités

Port de Béjaïa : une nouvelle tentative de contrebande déjouée

Le port de Béjaïa a de nouveau été le théâtre d’une affaire de trafic international. Les agents du contrôle des passagers de la station maritime « Hadj Haddad » ont… Lire Plus